Un roman graphique autobiographique sur la santé mentale de Zoe Thorogood. L'ouvrage raconte six mois de sa propre vie alors qu'elle s'effondre. Elle essaie désespérément de la reconstituer de la seule façon qu'elle connaît. It's Lonely at the Center of the Earth est un regard intime et métarécit sur la vie d'une artiste égoïste qui doit se battre pour sa propre survie. Un portrait poignant et original de la lutte d'une jeune femme avec sa santé mentale - à travers les hauts et les bas de l'anxiété, de la dépression et du syndrome de l'imposteur - alors qu'elle poursuit une carrière prometteuse dans l'industrie de la bande dessinée et se retrouve en chemin.

Zoe est une dessinatrice, une extrême introvertie et une dépressive - c'est le sujet de cette bande dessinée. La jeune femme y décrit ses années de dépression, ses angoisses et son mal-être sans jamais tomber dans le misérabilisme mais au contraire avec beaucoup de cynisme et d'humour grâce à une grande lucidité de sa part. Et si, à première vue, le sujet peut sembler exploité, on ne se souvient pas d'avoir vu quelque chose d'aussi original sur le sujet. L'auteure écrit sur ses luttes avec elle-même et son environnement du point de vue d'un artiste. Il y a une intrigue et ses points limites sont les prochains objectifs de l'auteure (une convention de bandes dessinées, qui est un énorme défi, un voyage chez un petit ami en Amérique), mais elle étire l'histoire plus en largeur qu'en longueur. Faisant un excellent usage des possibilités offertes par le langage de la bande dessinée, elle montre toute une gamme d'états émotionnels à travers une variété de lignes, de récits et de personnages (souvent représentés sous forme d'animaux). Les différents personnages qui l'accompagnent et communiquent avec elle en permanence sont ses alter ego, dont les caractères personnifient parfaitement les états émotionnels suivants, tandis que la maladie est présentée comme une monstruosité semblable au Dieu sans visage du film Spirited Away de Miyazaki. L'ensemble est très varié ; on a parfois l'impression d'un collage ou d'un chaos, mais en fin de compte, il s'agit d'une histoire cohérente sur la lutte contre ses démons, qui est également facilitée par les flashbacks. Le désordre du contenu est à l'image du désordre dans la tête du protagoniste - tout prend un sens à la lecture de la dernière page. La quatrième de couverture présente un dessin du protagoniste écrivant la phrase "Ce livre n'était pas censé exister". - Il est heureux que Zoe ait trouvé la force de le créer après tout.