Dans Atelier Resleriana , les joueurs suivent Rias Eidreise et Slade Clauslyter dans leur exploration d'anciennes ruines.
Redevenons des alchimistes.
S'il y a une chose que la série Atelier a toujours excellé, c'est l'accueil chaleureux : Atelier Resleriana: The Red Alchemist & the White GuardianC capture ce parfum d'herbes séchées et de notes froissées sur l'établi de l'alchimiste, remettant au centre l'art de la synthèse et le plaisir des petits progrès quotidiens, à l'image de Ryza , Sophie et Totori . On y retrouve une atmosphère chaleureuse capable d'interagir avec des systèmes plus contemporains, une ville qui grandit aux côtés de notre atelier, et un système de combat basé sur les commandes qui fait briller les objets au combat, nous donnant le sentiment de construire chaque victoire de nos propres mains. Nous l'avons abordé comme une vieille boutique : explorant les étagères avec curiosité, humant les bocaux, mélangeant les ingrédients et nous laissant guider par les histoires des personnages à un rythme lent mais régulier. Atelier Resleriana: The Red Alchemist & the White Guardian reconnecte les fils de l'univers d'Atelier selon un axe narratif parallèle : c'est un récit qui se déroule sur les terres de Lantarna, après la chute de Weltex et avant les événements ultérieurs, déjà familiers aux fans. Ce cadre accueille avec la même dignité les nouveaux venus comme les vétérans, offrant des apparitions, des rencontres et des rebondissements thématiques sans conditions préalables. Rias Eidreise et Slade Clauslyter mènent le premier segment, un duo à l'alchimie latente qui émerge progressivement, tandis que les échos de personnages emblématiques comme Totori, Sophie et Wilbell créent une texture qui respecte la continuité sans la rendre infranchissable. La proximité temporelle avec l'intrigue de « Polar Night Liberator » est rendue subtilement plutôt que par superposition, permettant à cette expérience de rester autonome.
Le voyage de Rias et Slade débute au milieu de ruines et de découvertes : un Geist Core réactif , des passages dimensionnels et un atelier gardé au-delà du seuil, promesses d'une science ancienne dialoguant avec un présent agité et plein de possibilités. Les « Chemins Dimensionnels » condensent le thème du voyage en introspection : des lieux fascinants au milieu de souvenirs et d'épreuves, des plateformes portant des inscriptions dans une langue inconnue, des mystères révélés davantage par la pratique de l'alchimie que par l'action spectaculaire. L'écriture insuffle le ton léger, caractéristique de la série, à une intrigue qui met l'accent sur l'importance d'agir, de prendre soin et de coopérer avec ceux qui vivent et respirent la ville, avec un esprit de communauté qui réchauffe chaque objectif atteint à la mairie et dans les quartiers. La galerie de personnages témoigne d'un bon service aux fans : des visages familiers apparaissent dans les missions et les moments clés avec juste ce qu'il faut de poids, tandis que le groupe jouable se concentre sur six personnages bien développés, occupant des archétypes clairs et des espaces narratifs utiles au gameplay. Le choix délibéré de ne pas inclure de gacha ni de dépendances en ligne crée un récit plus compact et cohérent, adapté au jeu solo, qui ne perturbe pas le rythme avec des contraintes artificielles ou des restrictions de contenu. Le ton reste léger et accueillant, avec des touches de mélancolie là où c'est nécessaire, et une mise en scène privilégiant l'intimité des échanges plutôt que l'accent macro-épique. Un mot sur la localisation : texte en anglais et en langues asiatiques, voix japonaises, pas de français au lancement .
Un épisode plus classique que les précédents.
Le gameplay d'Atelier Resleriana: The Red Alchemist & the White Guardian s'articule autour de trois piliers : une alchimie profonde et compréhensible, une exploration agile et des combats au tour par tour avec des commandes connectées qui rendent les choix d'établi concrets. L'alchimie redevient un cours intensif de « conception systémique » : plus vous investissez de temps, plus vous gagnez, non seulement en qualité numérique, mais aussi en propriétés actives qui se répartissent entre les objets, l'équipement et les consommables, créant un réseau d'interactions qui culmine en combat. La carte est fluide, valorisant l'attention portée aux ressources et aux quêtes secondaires, tandis que la gestion des boutiques et des quartiers apporte un sentiment de progrès urbain à long terme : investissements, bonus cumulatifs et chaînes d'approvisionnement reviennent sous forme de nouveaux ingrédients ou de réductions. Le combat repose sur un système de commandes enrichi par des liens élémentaires et une extension intelligente de l'utilisation des objets, enfin pleinement reconnus comme des outils tactiques et non plus comme de simples boutons de panique. La musique change lorsque les builds, les traits et les infusions d'alchimie entrent en jeu : les chaînes, les temps de réaction, les charges et les réactions créent des micro-énigmes à résoudre tour après tour, avec une saveur rappelant le raffinement des dernières itérations de la série. L'accent est mis sur la lisibilité : une interface épurée, des repères visuels clairs et des temps techniques courts contribuent à accélérer le rythme. La gestion de la ville constitue l'autre pilier : vous investissez vos gains et vos ressources dans cinq quartiers via la mairie, ce qui vous permet de débloquer des avantages, des services, de nouvelles options d'achat et des retours positifs qui vous encouragent à explorer, synthétiser et réinvestir. Cette spirale vertueuse crée le sentiment d'un « monde qui évolue avec vous », un thème cher à Gust, exprimé ici par des indicateurs clairs et une récompense tangible. Enfin, la suppression de tout système de gacha ou de connexion persistante sur consoles permet un rythme plus fluide : une progression ancrée dans le gameplay et des cycles significatifs.
La direction artistique est immédiatement reconnaissable à son style « animé à l'aquarelle » : palettes délicates, douces luminescences, silhouettes harmonieuses et une direction des expressions qui équilibre confort et brillance, avec des personnages prenant des poses et des micro-animations, et des environnements privilégiant les murmures aux cris. L'utilisation de la couleur accompagne les ambiances et la progression, avec des ruines, des ateliers et des quartiers urbains différenciés par des températures de couleur clés qui favorisent l'orientation émotionnelle et topographique. Le design des personnages reste fidèle à la tradition, jouant sur d'élégants contrastes entre des lignes simples et des détails vestimentaires, des symboles et des accents subtils qui révèlent la profession et le tempérament de chaque personnage. L'audio est fidèle à la signature d'Atelier : une bande-son privilégiant des thèmes chaleureux, des pics mélodiques délicats et des percussions légères pour le quotidien, mettant la barre plus haut dans les passages difficiles grâce à des instruments à cordes et à vent qui apportent de la brillance sans voler la vedette. Le résultat est une bande-son qui renforce le confort de l'expérience et marque les pics émotionnels avec retenue. Le doublage japonais agit comme un métronome pour le jeu des acteurs, soulignant la fraîcheur des dialogues et la vivacité des personnages ; l'alchimie des effets est reconnaissable et satisfaisante, avec des transitions veloutées pour les matériaux et des « claquements » nets pour les réactions.

VERDICT
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Ce mélange de calme et d'ambition, d'intimité et de découverte, fait de la routine de l'alchimiste un rituel à savourer, à mi-chemin entre une expérience réussie et un investissement dans la ville ouvrant de nouvelles perspectives. Si l'objectif est de redécouvrir le plaisir d'une construction minutieuse, étape par étape, avec le confort d'une belle réalisation et un rythme fluide, Atelier Resleriana: The Red Alchemist & the White Guardian fait mouche.