World's End Club
Plate-forme : Nintendo Switch
Date de sortie : 28 Mai 2021
Résumé | Test Complet
Editeur :
Développeur :
Genre :
Action/Aventure
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Redaction


6.5/10

Le dernier jeu de Kotaro Uchikoshi et Kazutaka Kodaka vous propose de découvrir un conte tout en légèreté et accessible à tous.     

Un projet singulier.

Dans une école primaire de Tokyo, il y a un groupe d'élèves agités. Connus sous le nom de Go-Getters Club, ils vivent leurs meilleures années dans l'insouciance, persuadés que rien ne peut changer, du moins jusqu'à un voyage scolaire très particulier. Alors que le bus se perd dans la verdure, ce qui ressemble à une météorite géante s'écrase sur la ville, déclenchant une formidable onde de choc qui assomme tout le groupe scolaire. À leur réveil, les neuf amis se retrouvent à l'intérieur d'un parc d'attractions sous-marin, pris dans un sadique jeu du destin : chacun porte à son poignet un bracelet contenant une tâche à accomplir pour un autre, mais personne ne sait laquelle est la sienne. Pour le savoir, tous les coups sont permis, et celui qui les accomplira en premier gagnera la liberté, sans prix de consolation pour les autres. Une histoire initialement sombre des créateurs de séries telles que DanganRonpa et Zero Escape, mais destinée à s'ouvrir après les premières mesures, lorsque d'une manière ou d'une autre viendra le moment de s'échapper du piège sous-marin et d'entreprendre un long voyage de retour. Sur le papier, World's End Club serait un jeu vraiment exquis, avec une intrigue passionnante soutenue par un casting coloré et intéressant, destiné à être approfondi (littéralement) au fur et à mesure. Il s'agit également d'un produit déjà partiellement connu des fans d'Apple, puisqu'une version en accès anticipé est apparue l'année dernière sur Apple Arcade. Les bonnes nouvelles sont que le jeu est très agréable sur Switch, enfin libre d'une série de contrôles tactiles inadéquats pour le moins, le beaucoup moins passionnant concerne l'action, énormément limitée.

World's End Club est un jeu de plateforme bidimensionnel extrêmement linéaire, entrecoupé d'énigmes aussi simples que répétitives qui exploitent la plupart du temps les pouvoirs que les dix personnages développeront progressivement. Le graphisme de la toile de fond est plutôt spartiate, et détonne avec le design des personnages qui rappelle l'anime pour les plus jeunes, faisant un bon travail en esquissant les différentes personnalités. Le résultat global est plutôt bizarre : World's End Club se joue pratiquement seul, offrant un niveau de difficulté basique, avec des points de contrôle qui remettent le groupe sur pied juste après l'écran de fin de partie. Associé à la banalité de l'action, le résultat global est d'abord insuffisant, équilibré toutefois par une narration intéressante et dynamique, qui part d'une prémisse tordue et sadique (des enfants d'une école primaire forcés malgré eux à survivre dans un jeu mortel) pour embrasser une portée plus large, la découverte de ce qui reste du monde après une prétendue apocalypse. L'intrigue est pleine de questions, et la formule road trip parvient à maintenir l'attention grâce à la bande-son, différente selon les quartiers visités, tandis que la présence de plusieurs bifurcations dans l'histoire conduit à autant de séquences narratives et d'action, à revisiter une fois terminée pour la première fois l'aventure afin d'explorer les choix initialement écartés et partir à la chasse aux collectibles, ou aux stickers plus ou moins rares avec lesquels peupler l'album.

Des défauts bien présents.

Le point faible à cet égard est l'absence d'une véritable cohérence narrative. Les jeunes écoliers (certains semblent un peu trop grands pour être dans la même classe...) fonctionnent grâce à l'alchimie entre eux, mais pris individuellement, ils apparaissent comme des archétypes fades et prévisibles. Cela signifie que les épisodes consacrés aux individus (par exemple lorsqu'ils développent leur pouvoir dans un moment de danger) sont inévitablement triviaux, une condition exacerbée par les séquences d'action ringardes contre lesquelles nous avons déjà pointé du doigt. En fin de compte, World's End Club est un meilleur jeu que la somme de ses parties, mais pas un must absolu. Il est porté sur les épaules par la bonne écriture que l'on peut attendre d'excellents auteurs comme Kotaro Uchikoshi et Kazutaka Kodaka, mais en le jouant, il y a ce sentiment troublant qui vous fait penser à quel point il serait plus agréable en tant que roman visuel, en écartant ces moments d'arcade fades qui - paradoxalement - représentent la colonne vertébrale de l'expérience et qui étaient plus à l'aise dans la simplicité des jeux mobiles, sans aucune offense particulière au monde mobile. Le cadre des années quatre-vingt-dix et le casting composé de jeunes parviennent à évoquer ce mélange de nostalgie, d'envie d'aventure et d'amitié aussi authentique que désespérément perdue typique de films comme Les Goonies ou Stand by Me, mais les bonnes vibrations, à elles seules, ne peuvent soutenir un jeu par ailleurs négligeable. Une vraie honte. A noter que la version physique est livrée avec un mini artbook "Go-Getter's Club Yearbook", un extrait de la bande son "Anthem of friendship" et une jaquette réversible. Bon point en revanche pour la traduction française, trop souvent absente des jeux NIS.

VERDICT

-

En bref : Kotaro Uchikoshi et Kazutaka Kodaka nous ont habitués à des intrigues brillantes, et ceci sera une excellente carte de visite pour l'avenir de Too Kyo Games. Cependant, ce n'est pas le jeu qui apportera une gloire instantanée à la nouvelle marque, car World's End Club est un jeu qui manque de fond. Le récit est intriguant, mais les séquences d'arcade sont basiques tant au niveau des graphismes que de l'action. Un demi faux pas, mais le jeu ne fait que commencer.

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