Les Tuniques Bleues tome 65 : L'envoyé spécial
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 30 Octobre 2020
Résumé | Test Complet | Images
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Redaction


8/10

Scénario : BeKa
Dessin : Munuera

Londres, 1861. Nous suivons William Howard Russel, journaliste pour le Times. Cependant, sa vision impartiale des affaires intérieures n'est pas toujours appréciée ... à commencer par ses patrons ! Sa direction voit une occasion de s'en débarasser quand Abraham Lincoln demande au journal britannique de faire un rapport sur la guerre civile américaine. Russell obtient les vieux et fidèles Blutch et Chesterfield comme gardes du corps. Au cours de leur voyage, ils rencontrent Daisy, une jeune femme qui, avec le courage du désespoir, tente de garder un orphelinat ouvert. La situation ne laisse personne indifférent, l'histoire de Daisy est poignante et un beau témoignage des conséquences de la situation de guerre. L'histoire de Russell dans le journal n'est pas tendre pour les deux parties au conflit. Le commandement de l'armée du Nord n'a pas été créé avec cela, après tout, ils se battent pour la bonne cause. Des mesures doivent être prises.

Dès le premier album, les Tuniques Bleues ont été assaisonnées avec un certain nombre d'ingrédients. Le conflit entre Blutch et Chersterfield. Un pacifiste, l'autre militaire dans l'âme. D'autre part, les auteurs travaillent toujours autour d'un thème spécifique de la guerre civile qui est généralement tout à fait correct d'un point de vue historique. L'esprit du temps et la mentalité des gens et des officiers sont caricaturés, ce qui conduit souvent à des situations comiques. Quiconque lit la série aura une assez belle image de la guerre de Sécession américaine, ce qui est en soi un exploit. C'est à BeKa et Munuera de s'installer ici. Russel est représenté très sérieusement et tout au long de l'album, il fait ce qu'il a à faire: donner un coup de pied à un ami et à un ennemi une conscience. La rencontre avec Daisy et son orphelinat est émouvante et vous fait oublier un instant que vous lisez un album des Tuniques Bleues. Jamais Blutch et Chesterfield n'ont été aussi tangibles et humains. Pourtant, l'humour n'est jamais loin au coin de la rue, bien que beaucoup plus subtil et un peu moins idiot. Nous n'avons même pas encore mentionné le travail de dessin ... Munuera pose son propre style de dessin (cadrages cinématographiques, personnages dont les contours tutoient plus le genre des films d’animation que celui de la BD classique) et ajoute des accents humoristiques ici et là. Nulle part cela ne ressemble à une vraie rupture de style avec le travail de Willy Lambil , plutôt une version 2.0. Les arrière-plans sont finis avec plus de détails et l'action est un peu plus visible. Un tome 65 qui sort avant le 64, voilà qui est pourtant inhabituel ! Passé l’effet de surprise, on passe plutôt un bon moment à dévorer ce nouvel album qui annonce une nouvelle ère de la série (même si Lambil sera à nouveau sur les planches... de cette BD pour le précédent, enfin prochain, opus). Le scénario qui tient la route, colle à une certaine actualité : celui des enjeux de l’information et la manière avec laquelle elle est rapportée. Les gags font sourire, les clins d’œil sont sympathiques. Bonus : les deux premières pages du tome 64 dessinées par Willy Lambil figurent à la fin de la BD. 

VERDICT

-

Le résultat final de cette collaboration est un album qui peut rejoindre le meilleur de la série sans scrupule. La beauté réside dans la couche supplémentaire qui a clairement été posée dans l'histoire, bien que les scénaristes n'aient pas osé la laisser être implicite. Bien que nous ne parlions «que» d'un épisode des Tuniques Bleues, il s'est avéré être un succès inattendu. Pour les lecteurs qui se plaignent que tout change constamment, et qui doivent donc aussi s'habituer au nouveau Blutch et au nouveau Chesterfield, c'est un grand confort. La rondeur de Lambil cède la place à l’élasticité de Munuera. Ça fonctionne même s’il faut s’y habituer... un peu !

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