Elle s'appelait Sarah
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 07 Novembre 2018
Résumé | Test Complet | Images
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Redaction


8/10

Scénario : Pascal Bresson
Dessin : Horne
d'après le roman de Tatiana de Rosnay

Elle s'appelait Sarah relate l'histoire de deux familles parisiennes vivant à plusieurs décennies d'intervalle. Les deux familles sont touchées par les événements tragiques de la rafle du Vel' d'Hiv' de 1942. En juillet 1942, Sarah Starzynski, âgée de 10 ans, et ses parents, ainsi que des milliers d'autres familles juives, sont arrêtés par la police française et contraints de vivre dans des conditions inhumaines dans le Vélodrome d'Hiver, un stade aménagé pour les courses cyclistes. Avant que la police n'emmène sa famille, Sarah cache innocemment son frère cadet dans le placard secret de leur chambre, promettant de revenir bientôt. Elle ignore que les prisonniers seront envoyés dans des camps de concentration quelques jours plus tard. Au camp, Sarah est séparée de ses parents et, par pure volonté de sauver son frère, parvient à s'échapper avec Rachel, une autre jeune fille juive du camp. Elles sont accueillies par un gentil couple de personnes âgées qui aide Sarah à retrouver son frère. Sarah garde la clé du placard avec elle tout au long de sa vie, et cela devient un symbole récurrent dans l'histoire. Tatiana de Rosnay ramène les lecteurs à l'époque moderne avec Julia Jarmond, une journaliste parisienne d'origine américaine qui couvre le 60ème anniversaire de la rafle du Vel 'd'Hiv'. Alors qu'elle est entraînée dans les terribles événements de 1942, elle découvre que la famille de son mari, en particulier son beau-père, entretient des liens inquiétants avec la famille Starzynski. Julia est déterminée à découvrir le lien. Pendant ce temps, dans sa vie personnelle, elle découvre avec bonheur qu’elle est enceinte après deux fausses couches. Son mari, cependant, est peu enthousiaste et exige qu'elle avorte ou qu'elle mette fin à sa relation avec lui. Julia arrive à un tournant de sa vie et est obligée de prendre des décisions qui changeront son avenir, tout en faisant face à son urgence incessante d'en savoir plus sur les survivants de la déportation massive de 1942. La curiosité de Julia l'emporte alors que l'histoire de Sarah l'amène à reconsidérer son mariage et sa vie.

Le roman de la journaliste Tatiana de Rosnay entraîne le lecteur entre les deux histoires, même si elles sont séparées de 60 ans. Elle éclaire avec élégance les problèmes causés par les événements du 16 juillet 1942 et cerne soigneusement les détails des événements réels, notamment le fait que les nazis ne sont pas entièrement responsables de l'incident du Vel 'd'Hiv', comme la plupart des gens le pensent. C'est bien la police française qui a arrêté et transporté les citoyens juifs et qui a brutalement occupé les camps de concentration. Pour cette adaptation en bande dessinée, nous retrouvons un scénario remodelé par Pascal Bresson, bien que les grandes lignes de l'ouvrage soient respectées. On appréciera de voir comment les personnages de Julia et Sarah ont changé tout au long de l'histoire. Les changements dans leurs personnages ont joué un rôle clé dans le déroulement des événements du livre, ils étaient donc à la fois intéressants et importants de les voir en images. D'autre part, vers la seconde moitié du récit, l'histoire de Sarah est terminée et l'intrigue se concentre sur les temps modernes. L'histoire d'évasion et de désespoir de Sarah était évidemment plus passionnante que la "crise de la quarantaine" de Julia. Le dessin de Horne Perreard est quant à lui essentiellement en noir et blanc, avec des nuances de gris appliqués comme à l'aquarelle. De quoi offrir des pages assez denses d'un point de vue graphique. Le dessin affiche un style semi-réaliste et se montre toujours aussi efficace, il restitue la tension d'un scénario aux multiples rebondissements.

VERDICT

-

Une adaptation réussie de l'ouvrage Elle s'appelle Sarah en bande dessinée. Le scénario est un mélange de fiction et de réalité, et constitue un excellent moyen d'en apprendre davantage sur les événements survenus à Paris en 1942.  La dernière partie met quant à elle l'accent sur les problèmes personnelles de la journaliste et devient une sorte de feuilleton ambulant que certains apprécieront et d’autres moins. Quoi qu'il en soit, la BD aboutit à une conclusion satisfaisante et sincère.

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