En s’installant en banlieue, au 109 d’une cité d’HLM, les Moinot ne savaient pas où ils posaient les pattes. Ce jeune ménage et leur bébé ne pensaient qu’à une chose : garnir leur petit nid d’amour des souvenirs de toute une vie et s’y barricader bien tranquillement en évitant de trop regarder dehors où, franchement, c’est affreux ! Mais les voies de la Providence sont parfois bien impénétrables : il aura suffi qu’un déménageur bourré expédie toutes leurs affaires à Lourdes, pour qu’ils soient contraints d’accepter l’hospitalité de leurs voisins Iggy et Luna, un couple de gothiques un peu effrayants, mais tellement accueillants.

Bienvenue au 109 ! On y croise un peu de tout : des bigots dévorés par le désir et la jalousie, d’anciens soixante-huitards qui ont su rester fidèles aux principes de Woodstock ou bien encore un gay refoulé à l’appartement truffé de statues de mecs à poil – pardon, de sculptures de Michel-Ange…  Bien sûr, Marcel, le gardien, porte la moustache et surveille le jeune Karim d’un air soupçonneux. Ledit Karim arbore évidemment survêt’, casquette et ponctue ses phrases de «tchulé !» lapidaires. Mais ne nous arrêtons pas aux apparences : sous une montagne de muscles, le gardien cache un cœur d’or. Quant à Karim, il a toujours le sien sur la main.

Bien vite, les Moinot apprendront à connaître ces fameux «voisins du 109» dont ils font maintenant partie. Et découvriront que les habitants du 109 se connaissent, s’épaulent et s’entraident. A chacun son espace mais, à la moindre alerte, tous sont sur le pont (enfin… dans la cage d’escalier), prêts à aider. C’est à se demander si certains, à l’instar du lecteur, n’ont pas l’œil rivé au judas, prêts à tout pour ne rien manquer de ce feuilleton passionnant qu’est la Vie…