Elevé par son oncle suite au décès de son père, Irénée Fabre n'a pas vraiment l'intention de travailler dans l'épicerie familiale. Son rêve a lui, c'est d'être une vedette du septième art. Il est persuadé d'avoir un don, et la providence semble le prouver : De passage dans son village, une équipe de cinéma lui fait signer un contrat mirobolant pour aller tourner un film à Paris. Mais tout cela n'est qu'une farce, Irénée est considéré comme un "schpountz", c'est à dire un fou, persuadé de son génie, et que l'on peut facilement tourner en ridicule sans que l'intéressé ne s'en rende compte. Irénée qui se voyait comme un grand tragédien n'est peut être pas dénoué de talent, mais son génie sera surtout comique. Cette comédie cinématographique de Marcel Pagnol possède indubitablement du charme et de l'humour. Sortie en 1938 dans les salles obscures avec dans le rôle-titre Fernandel, le Schpountz égratigne avec talent le monde du cinéma. Il y a quelques tirades remarquables (par exemple l'échange entre Françoise et Irénée sur les valeurs comparées de la Comédie et de la Tragédie ; les discussions entre Irénée et son Oncle recèlent aussi quelques perles dont le fameux "Tu n'es pas bon à rien, tu es mauvais à tout").

Cette bande dessinée de 96 pages résume plutôt bien le roman, et les moments clés de l'histoire sont présents, avec quelques pages documentaires en toute fin d'ouvrage. Le dessin d'Efix se veut un mélange de caricature (pour les expressions théâtrales des visages) et de réalisme. Les couleurs sont chaudes et habilement choisies. L'ensemble est très concluant et saura divertir les amateurs de Pagnol. Mais il y a néanmoins dans cette œuvre un petit côté "Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" qui nous empêche, malgré le plaisir pris à la lecture, de classer cette comédie comme étant la meilleure de Marcel Pagnol.