Isadora
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 14 Avril 2017
Résumé | Test Complet | Images
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Redaction


8/10

Scénario : Julie Birmant
Dessin : Clément Oubrerie

Mai 1922. La célèbre Isadora Duncan, jeune quadragénaire, vient d'épouser Serge Essenine, poète russe hors norme et un brin voyou. Tous deux se sont rencontrés quelques mois plus tôt en URSS, où Lénine avait convié Isadora à venir danser dans la capitale soviétique. Alors qu'elle s'apprête à effectuer une nouvelle tournée mondiale, Isadora fait route à présent vers Berlin, et le voyage en avion s'avère quelque peu agité. Le Rimbaud russe est tombé dans l'alcool et profite plutôt bien de l'argent d'Isadora, qui a 18 ans de plus que lui. Ses penchants violents l'emmènent rapidement au poste de police. Plus tard, à l'invitation du poète Gorki, Essenine déclame les vers de la chanson de la chienne, faisant plonger Isadora dans ses souvenirs. L'intrigue remonte quelques années en arrière, en 1899, lorsque Isadora quitte la Californie à bord d'un cargo à bestiaux. Après avoir tenté sa chance sans succès à New York, l'artiste naissant se lance à l'assaut de l'Europe. Londres tout d'abord, où elle multiplie les déconvenues, puis Paris où elle débarque à l'Expo Universelle 1900. Elle rencontre le sculpteur Rodin et la chorégraphe Loïe Fuller qui la prendra sous son aile et la lance seule sur une scène berlinoise où son style personnel éclot enfin. Mais la suite de sa carrière ne sera pas un long fleuve tranquille, Isadora enchaînera aussi rapidement les succès que les mauvaises décisions. Jusqu'à un jour de septembre 1927, sur la promenade des Anglais (Nice), où son foulard de soie s'enroule dans les rayons d'une roue de sa voiture et provoque un violent crash ...

Ce roman graphique de 140 pages nous propose de revenir sur la vie bouillonnante d'un couple pas comme les autres. Bien qu'il n'y ait pas de "2" sur la couverture, Isadora est la suite de l'album Il était une fois dans l'Est, publié en novembre 2015. La progression est structurée en chapitres, chacun d'entre eux correspondant à une séquence marquante de la vie de la danseuse, mais leur ordre n'est absolument pas chronologique. Les personnages principaux sont des artistes complets, avec leurs forces et leurs faiblesses, Essenine ayant lui même des problèmes à trouver l'inspiration et ce qu'il écrit ne résonne plus comme de la poésie, certaines proses apparaissant assez abscons il faut l'avouer. Contrairement au précédent volume, l'engagement politique d'Isadora (Cette dernière se déclarait communiste et apparaissait toujours vêtue de rouge, afin de bien marquer ses opinions même s'il s'agissait d'une robe de haute couture) est même presque passé sous silence au profit de l'étude de son parcours professionnel et les rencontres importantes de sa vie. Les dessins de Clément Oubrerie sont magnifiques, notamment les passages où Isadora danse qui s'exonère de toute vignette pour mieux exprimer la liberté qui s'en dégage. On y ressent également une forte musicalité, avec des mouvements d'une grande fluidité. Les couleurs évoluent assez vite et expriment surtout le ressenti des protagonistes à l'instant T.

VERDICT

-

Cet album nous embarque dans la vie fascinante d'Isadora Duncan. Les dessins sont magnifiques et le scénario donne vie à une héroïne absolument fascinante et qui semble n'avoir aucune limite. Une balade enivrante qui dresse un joli portrait de la créatrice de la danse contemporaine.

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