Project Motor Racing
Plate-forme : PlayStation 5
Date de sortie : 25 Novembre 2025
Résumé | Test Complet | Images | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Course
Multijoueur :
Oui
Jouable via Internet :
Oui
Test par

Redaction


7/10

Après une longue gestation, Project Motor Racing est prêt à sortir non sans avoir réglé tout  ses problèmes ...

Project Cars 4 ? Pas tout à fait.

Après avoir développé Project CARS et Project CARS 2, au sein desquels il a joué un rôle très actif et bénéficié d'une direction totalement indépendante avec Slightly Mad Studios, Ian Bell a dirigé le développement de Project CARS 3. Cependant, en 2019, SMS a été racheté par Codemasters, lui-même acquis par EA. Bell s'est alors retrouvé seul et a fondé le studio Straight4, dont nous avons entre les mains le premier titre . Ce préambule a un but précis : contextualiser les origines profondes du jeu et souligner que nous avons affaire à un développeur chevronné, fort de plus de 20 ans d’expérience dans le domaine des jeux de course. Parmi ses titres, outre ceux déjà mentionnés, on peut citer Need for Speed ??Shift et sa suite, Shift 2. Depuis 2021, le jeu que nous avons entre les mains aujourd'hui a porté différents noms : d'abord GTR Revival, puis GTRevival, et enfin Project Motor Racing. L'origine « Project » du nom indique clairement qu'il se veut un successeur spirituel (sans toutefois l'être vraiment) des titres sortis dans les années 2010, et c'est bien ce à quoi nous nous attendions. Le descriptif du jeu est très prometteur, évoquant notamment « une expérience de conduite accessible à tous » et « un nouveau moteur physique offrant un réalisme sans précédent ». Nous allons tenter de démêler le vrai du faux. Disons simplement que nous avons longtemps été déçus et que nous n'avons pas été entièrement satisfaits.

Project Motor Racing propose une liste de voitures impressionnante, et ce, sans même y penser. Outre les superproductions comme Gran Turismo 7 , on est conquis par la présence de voitures du monde entier qu'on a rarement l'occasion d'admirer de près. On pense notamment à la Toyota GT-One, la Porsche 911 GT3, la Praga Bohema, la Viper SRT, la Mercedes CLK GTR et d'autres bolides de rêve. Au total, ce sont 70 voitures réparties en 13 catégories, dont GT1, GT3, GT4, LMDh, etc. Un chiffre impressionnant, d'autant plus qu'il s'agit de modèles sous licence officielle avec un photoréalisme exceptionnel. Concernant les circuits, l'enthousiasme est moindre, même sans évoquer des titres phares comme GT7. Seulement 28 circuits, aussi importants soient-ils, représentent un nombre relativement faible, même si l'impression peut être trompeuse . Prenons l'exemple du Nürburgring, astucieusement désigné par trois noms différents : le premier pour le circuit de Grand Prix, le second pour la Nordschleife et le troisième pour la combinaison Grand Prix + Nordschleife, portant ainsi le total à 26. Parmi ces circuits figurent Monza, Imola, le Red Bull Ring (rebaptisé Spielberg), Silverstone (ici Northampton), ainsi que Zolder, Sebring et d'autres circuits internationaux. On note cependant de sérieuses absences, notamment de nombreux circuits de Formule 1 comme Suzuka, Hockenheim, Paul Ricard et Barcelone, ainsi que des circuits non dédiés à la Formule 1 comme le Mans et Laguna Seca.

Des modes de jeu classiques.

Project Motor Racing n'est pas en reste de ce côté-là. Deux modes solo sont disponibles : le week-end de course, comprenant les essais libres, les qualifications et la course, en plus du mode Carrière classique . Tous les autres modes habituels sont totalement absents, à l'exception du contre-la-montre, une absence difficile à justifier pour un jeu de course. Le mode multijoueur complète le tableau, avec des salons où l'on peut se retrouver pour s'affronter en ligne de la manière la plus traditionnelle. Le mode Carrière est sans conteste le cœur du jeu, permettant de mettre en pratique les promesses faites depuis longtemps, notamment celle de « ruiner sa carrière avec une mauvaise course ». Il vous faudra d'abord choisir un nom pour votre équipe et votre pilote, puis décider de votre stratégie de compétition. Ceci ouvre un tout nouveau chapitre concernant les finances et les gains : huit modes sont disponibles, dont « Vainqueur » (le vainqueur est mieux payé), « Ambassadeur » (le poste importe peu, seul le fait de ne pas causer de dégâts compte), et d'autres modes intéressants qui influencent vos gains à la fin de chaque course/championnat . On peut ensuite choisir un budget allant de 100 000 € à 2 000 000 €, en passant par 650 000 €. Selon notre choix, différentes catégories de voitures seront disponibles, des plus abordables (comme la Mazda MX-5 Cup ou la Porsche 964) aux GT3 et LMDh dont le prix dépasse le million. Rien ne vous empêche de commencer au bas de l'échelle et de progresser , mais vous pouvez contourner ce mécanisme en choisissant le niveau de difficulté le plus bas. Si vous souhaitez une expérience plus intense, vous pouvez opter pour le mode Carrière Réaliste et ainsi bénéficier de courses d'endurance à 100 % en plus du niveau de difficulté maximal de l'IA. Partons d'un constat : ce test paraît quelques semaines après la sortie officielle car, compte tenu de certains problèmes présents dès le lancement, nous pensions que le patch du premier jour (malheureusement sorti tardivement) aurait pu apporter une amélioration significative. Ce patch n'est jamais arrivé et n'a donné lieu à aucune mise à jour depuis.

En résumé, le jeu est actuellement très complexe à maîtriser, frôlant les limites du possible. Je dis bien « frôlant » car, avec beaucoup de bonne volonté, quelques heures passées à trouver des réglages corrects et un peu de patience pour appréhender la physique du jeu, on finit par y prendre beaucoup de plaisir. Mais certains comportements des voitures sont tout simplement trop extrêmes pour être acceptés par les joueurs en quête d'une expérience de conduite plus facile et moins exigeante . En y regardant de plus près, on constate que Project Motor Racing propose de nombreuses aides à la conduite. Certaines apportent un réel soutien au joueur, tandis que d'autres semblent n'avoir qu'un effet placebo, leur activation ou non étant sans incidence. Par exemple, le contrôle de traction est censé empêcher les roues de patiner sur l'asphalte en sortie de virage lors des accélérations. Or, même réglé au maximum, il provoque toujours des dérapages, et la sensibilité de la manette DualSense n'y change rien . Il en va de même pour l'ABS, censé empêcher le blocage des roues au freinage. Son activation ou sa désactivation n'ont que très peu d'influence sur la maniabilité du véhicule. Toutes les voitures ont une forte tendance au survirage, sans exception. Certaines sont plus stables, d'autres nous poussent à l'abandon à chaque virage, mais le comportement reste similaire. C'est une situation difficile à accepter, que l'on soit un passionné de course virtuelle ou un simple amateur. Même en activant toutes les aides possibles, en cherchant différents réglages de la voiture, le problème de fond demeure. C'est vraiment dommage, car le jeu a des qualités, mais elles sont toutes éclipsées par une maniabilité quasi impossible qui gâche tout .

Une réalisation à peaufiner.

L'audio est l'un des rares points forts du jeu, malgré quelques lacunes concernant certaines voitures emblématiques. Avec un casque de bonne qualité ou un système audio correct, on peut apprécier pleinement les sons des voitures et du circuit, et les échantillons sonores des véhicules reflètent souvent fidèlement la réalité. Par exemple, le son puissant et rageur de la Lamborghini Gallardo est bien présent, tout comme le grondement rauque caractéristique du moteur boxer de la Porsche 911 GT3 . Nous avons été déçus par la Mazda 787B, qui ne reproduit pas le rugissement perçant de son quadricoptère Wankel, mais dans le jeu, sa sonorité est assez différente de celle de son homologue réel. Les graphismes du jeu sont globalement corrects, acceptables. C'est d'autant plus dommage que le jeu mérite mieux, et nous sommes certains que ce sera le cas à l'avenir. Mais pour l'instant, il est décourageant de constater son stade de développement avancé (et inachevé). On note quelques bizarreries, comme les pneus qui écrasent l'herbe lorsqu'on roule dessus, ce qui est plutôt rare . On pourrait également mentionner de nombreux problèmes d'affichage tardif, des déchirures d'écran extrêmement gênantes, particulièrement visibles lors des nombreux dérapages que l'on effectuera à cause de la physique du jeu, ainsi qu'un éclairage globalement médiocre. Il y a bien quelques points forts, comme la brume et les lumières du matin ou du soir, qui sont évocatrices, et la pluie est également bien rendue, tant sur les vitres que par les éclaboussures et sur la piste. Mais à part ça, le reste est assez fade. Les dégâts méritent une mention spéciale : superficiels d'un point de vue esthétique, ils ont parfois des conséquences très graves sur la maniabilité (de façon incompréhensible), même si, dans certains cas, nous avons été surpris. Par exemple, sur la fameuse 787B, nous avons perdu l'aileron arrière et, après cela, la voiture était absolument incontrôlable en ligne droite dès que nous prenions un peu de vitesse.

VERDICT

-

Project Motor Racing est un jeu qui peine à tenir les promesses ambitieuses faites ces derniers mois, notamment un gameplay fluide capable de mettre à l'épreuve même les joueurs les plus aguerris. Ce constat est d'autant plus regrettable que le titre semble manifestement inachevé, comme en témoignent les problèmes d'affichage (apparition soudaine d'éléments, déchirures d'écran) et de textures de qualité médiocre. C'est extrêmement dommage, mais nous sommes convaincus que les nombreux correctifs prévus dans les prochains mois amélioreront la situation. C'est pourquoi nous attribuons tout de même une note positive au jeu de course de Straight4Studios.

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