Les Lookers sont des détectives privés qui se spécialisent dans l'aide aux femmes qui risquent de voir leurs photos ou vidéos privées divulguées par des ex-petits amis ou maris vengeurs, et Ember est une célébrité aux super-pouvoirs qui peut manipuler le feu et s'en sert pour devenir une star de cinéma. La série se concentre sur le vol d'une sex-tape d'Ember et d'un membre du Congrès américain, ce qui amène une myriade de parties intéressées à essayer de l'acquérir, des barons de la drogue qui espèrent faire chanter le politicien aux soi-disant "activistes des droits de l'homme" qui espèrent salir le nom d'Ember. De plus, de nombreuses scènes de sexe illustrées graphiquement se déroulent entre hommes et femmes, entre femmes et femmes, et ainsi de suite, car cette série avait suffisamment d'intrigue pour ne pas figurer dans la section "Adultes" d'un magazine comics (à part quelques couvertures très risquées), mais ce livre peut être assez torride. Ce qui est bizarre avec la mini-série "Lookers : Ember " (rebaptisée Lookers Origines en France), ainsi que les one-shots qui l'ont précédée, c'est qu'elle peut parfois être assez géniale malgré le fait qu'au moins la moitié du public ne l'achète probablement que pour le côté émoustillant (qui est certes très bien illustré avec tous les autres éléments de l'histoire grâce aux illustrations de Gabriel Andrade et à l'histoire de soutien de Christian Zanier).

Chaque numéro est truffé d'observations sur la culture Internet, la numérisation du sexe, le sexisme (le groupe MRA et sa logique tordue sont solidement moqués) et l'idée est fortement explorée qu'il est déprimant de penser que nous avons besoin d'engager des personnes pour aider les femmes qui souffrent de menaces de revenge-porn. C'est un sujet d'actualité de plus en plus courant de nos jours, car les ex rejetés mettent délibérément en ligne des photos et des vidéos privées de femmes qui ont fait suffisamment confiance à leur partenaire pour envoyer des images privées à tout le monde, dans l'espoir de faire honte à une femme pour le "crime" d'être un être sexuel. En plus d'explorer de nombreux concepts, le livre a également fait des choses intéressantes avec sa narration, sautant dans le temps suffisamment pour que ce ne soit pas ennuyeux mais plutôt pour mettre en place des rebondissements intéressants. De plus, des personnages amusants et bizarres ont été introduits, comme celui qui est finalement éliminé dans ce dernier numéro, " Cobra ", un baron de la drogue obsédé par le sexe qui devient absurdement violent après que son - euh - membre ait été abattu par les Lookers - il découvre alors que son seul plaisir dans la vie qui le fait se sentir viril est de blesser les autres (beaucoup de concepts psychologiques à déballer ici, c'est certain). "Lookers : Ember" ne gagnera probablement pas de prix dans le monde de la bande dessinée, mais c'est un livre sacrément bien fait. C'est peut-être une lecture de type plaisir coupable, mais c'est du bon travail.