L'histoire se déroule en 1866, dans le quartier des plaisirs de Nagasaki. L'œuvre suit la vie d'une fille nommée Tamao née dans une maison de plaisance, de sa naissance à l'âge adulte. Elle est destinée à devenir courtisane mais pour l'heure, elle n'est qu'apprentie. Elle part travailler chez un commerçant hollandais, avec la courtisane dont elle dépend, à Dejima: le quartier occidental de Nagasaki. Là, au fil de ses rencontres avec des personnages de tous les horizons, elle entrevoit le vaste monde. Mais à la veille de la révolution Meiji, pourra-t-elle échapper à son destin?

“Les saisons d'Ohgishima” de Kan Takahama est la dernière partie de la trilogie de Nagasaki avec “Le dernier envol du papillon” et “La lanterne de Nyx”. Si ces trois titres peuvent se lire indépendamment les uns des autres, on retrouve avec bonheur le trait de Kan Takahama et ses thématiques: notamment celle de la découverte de l'occident par les japonais. A Dejima, japonais, français, hollandais vivent et commercent ensemble, découvrent la culture de l'autre... Le traitement de la langue est également intéressant. Pas de suspension d'incrédulité ici. Les négociants hollandais parlent un japonais imprécis, ce qui est rendu dans leur bulle de dialogue avec une syntaxe rudimentaire. Ou encore, le changement d'une police d'écriture en fonction de la langue parlée. Ces détails donnent une vraie profondeur à l'œuvre et nous font découvrir cette époque où le Japon s'est ouvert timidement à l'occident. Les intrigues et les personnages sont nombreux mais si passionnants que l'on a envie de découvrir leur histoire à tous !