Ce western raconte en douze épisodes l'histoire des hors-la-loi de la conquête de l'Ouest en entre 1780 et 1920, une conquête qui s'enfonce toujours plus loin dans le « Far West » et se caractérise, outre la joie de la découverte, principalement par violence, trahison et guerres. Le fil conducteur qui unit les différents épisodes débute à Eliasville, dans le Texas, en 1922, quand un jeune homme, décidé à braquer l'armurier Bartholomew John, fait irruption dans son magasin. Malgré la menace, John garde son sang-froid et amorce une conversation avec le délinquant, devenant ainsi le conteur de douze anecdotes captivantes. On découvre, au travers de ces histoires, la vie et l'aventure que l'on avait à cette époque. Et si les différentes histoires sont excellentes, c'est bien les récits variés qui apportent un véritables témoignages de la criminalité de l'Ouest américain.

Après "Indians" et "Go West Young Man", voici à présent "Gunmen of the West". Tiburce Oger et son collectif présentent des personnages emblématiques, connus ou méconnus, du Far West criminel et la brillante animation par Dominique Bertail conclut magistralement cette œuvre. Quant aux dessins, ils sont excellents ! C'est précis, parfaitement maitrisé, et que ce soit les visages détaillés ou les extérieurs magnifiques, on fait face à de superbes planches ! Il s'agit pour la plupart d'artistes qui ont déjà publié des westerns et qui peuvent se consacrer au sujet de manière routinière, comme Labiano, Rossi, Toulhoat, Vatine ou encore Bertail. Les épisodes sont de longueurs très différentes et sont bien sûr influencés par les styles de dessin des divers artistes (Jean-François Martinez, Dominique Bertail, Nicolas Dumontheuil, Paul Gastine, Eric Herenguel, Laurent Hirn, Hugues Labiano, Félix Meynet, Benjamin Blasco-Martinez, Stefano Carloni, Christian Rossi, Ronan Toulhoat, Olivier Vatine). Mais comme une nouvelle histoire commence à chaque fois, avec de nouveaux personnages et parfois de grands sauts dans le temps, cela fonctionne mieux et plus facilement que d'autres séries épisodiques. Vous pouvez voir qu'il y a beaucoup de sujets, et par conséquent les personnages ne peuvent être mieux élaborés qu'occasionnellement ; cela se produit principalement dans les épisodes plus longs. Les plus courtes ne servent souvent que de transition nécessaire pour permettre de voyager. Mais cela fonctionne néanmoins, et dans l’ensemble, le résultat est un aperçu passionnant de l’histoire américaine du « Far West » qui vous emmène, reste passionnant et rapide, et est en même temps divertissant.