Détective Conan présente Wild Police Story tome 1
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 23 Septembre 2022
Résumé | Test Complet
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Redaction


7.5/10

Scénario et dessin : Takahiro Arai
Oeuvre originale : Gosho Aoyama

Détective Conan présente Wild Police Story (Meitantei Conan: Keisatsu Gakkou-hen: Wild Police Story) est une série en deux tomes parue au Japon aux éditions Shogakukan. Après une longue torpeur, la série Détective Conan connaît un regain de popularité, ce qui ne peut que rendre euphoriques de nombreux fans. Le jeune Takahiro Arai revient pour illustrer cette nouvelle sériée, dont l'histoire - storyboards compris - est due au maître Aoyama. Vous vous souvenez de Rei Furuya ? L'énigmatique flic sous couverture, protagoniste du précédent spin-off ? Eh bien, ici, il prend part à un récit beaucoup plus choral sur les aventures de jeunesse de son ancien groupe de collègues à l'Académie de police de Tokyo. Le quatuor très soudé - à l'exception de Rei - est composé de jeunes détraqués d'une vingtaine d'années, qui posent pas mal de problèmes à l'école et au sévère instructeur Onizuka. Ce sont les personnages principaux : Wataru Date, un chef d'équipe sociable et polyvalent; Kenji Hagiwara, un coureur de jupons perspicace; Hiromitsu Morofushi, un garçon au passé traumatisant mais doté d'un fort sens de la justice; Jinpei Matsuda, le jeune punk de service : effronté, querelleur et compétiteur, " tsundere ", pour reprendre une phrase de Furuya. Le protagoniste le plus titillant de tous, puisque, paradoxalement, il en veut à la police elle-même en raison de son passé non découvert.

Sur les 144 pages que compte le volume, seules quatre-vingt-dix environ sont consacrées aux mésaventures de nos héros, le reste étant occupé par d'agréables suppléments dont nous parlerons plus tard. Dans sa brièveté, Wild Police Story est très proche d'une version japonaise de Police School, la franchise de comédie d'action très en vogue dans les années 1980 et 1990. En d'autres termes, nous sommes une fois de plus confrontés à une tranche de vie, mais malheureusement la formule ne fonctionne pas aussi bien cette fois-ci.S'il est vrai que Zero's Tea Time bénéficie de fractions rythmées et divertissantes, son homologue de l'histoire policière fait défaut à cet égard. La bande dessinée trouve sa raison d'être en se plongeant dans la vie des amis de Rei Furuya, des personnages auxquels on n'a jamais accordé beaucoup d'espace dans le manga Detective Conan (étant, soit dit en passant, tous morts). Malgré la noblesse de l'intention, les événements racontés sont insipides et peu mordants, puisqu'ils se limitent à montrer le quotidien - non exempt de surprises et de plaisanteries - de ladite école. Tout est entrecoupé de situations plus détendues, pleines de dialogues qui racontent des anecdotes inintéressantes. Ce qui sauve ce premier numéro est un vol à main armée, vers la fin, qui voit Rei et Wataru travailler ensemble dans un scénario tendu et imprévisible. Une conclusion appropriée à tous les points de l'intrigue présentés jusqu'à ce point. Le précédent spin-off était et reste une voie alternative précieuse dans le monde du détective miniature, grâce à la présence de liens stimulants et utiles avec l'histoire principale. Cette nouvelle mini-série en deux volumes, en revanche, met l'accent sur un univers fictif secondaire, lié à un personnage secondaire. Pour être clair, il s'adresse à un public encore plus spécifique, la niche de la niche : les fans inconditionnels qui veulent collectionner chaque itération de l'œuvre de Gosho Aoyama et qui meurent d'envie, à juste titre, d'en connaître tous les détails.

Pour les lecteurs plus occasionnels ou simplement ceux qui suivent les événements de Conan sans prétention, ce spin-off supplémentaire peut très bien être superflu ou inintéressant, puisque le manga historique tient toujours très bien la route, même sans l'aide d'expansions. Aoyama lui-même déclare : "Même Bouddha n'aurait pas imaginé qu'un jour l'histoire de ces cinq-là deviendrait une bande dessinée !", soulignant ironiquement le fait que, peut-être, il n'y avait pas tellement besoin d'un récit parallèle comme celui-ci. En ce qui concerne les détails purement techniques, Takahiro Arai imite bien la main du sensei, ainsi que la disposition des assiettes, sans jamais être un imitateur parfait. Les fans à l'œil plus exercé remarqueront certainement des différences. Ceux-ci, heureusement, ne sont pas si influents : Le trait d'Arai est dur et anguleux, tandis que celui du maître - après des années de sérialisation - est plus doux et plus lisse. En fin de compte, on ne pense pas que ces divergences détourneront les lecteurs de Wild Police Story, à l'exception peut-être des plus pointilleux. La vraie plume dans le chapeau, ce sont les deux suppléments à la fin du volume. Le premier est une interview d'Aoyama - composée de 56 questions - utile pour explorer davantage ses personnages ; le second est une collection complète des story-boards susmentionnés, un matériel précieux pour ceux qui sont intrigués par le travail des deux mangaka. La publication de la "Police School Saga" s'achèvera avec le volume 2 et, dans ce cas, c'est une bonne chose : pas tant pour la mauvaise qualité du produit, mais parce que la décision prise au Japon n'a pas été d'édulcorer un manga qui a peu à raconter.

VERDICT

-

Soyons clairs, il est très réjouissant que Kana s'aligne peu à peu sur le marché nippon, afin d'apporter en France quelques produits collatéraux liés au petit détective (qui, au Soleil Levant, se comptent par dizaines). Donc, en conclusion, le dernier effort de Takahiro Arai n'est pas à condamner. Cette petite histoire est à apprécier pour ce qu'elle ajoute à l'héritage initial, sans oublier toutefois qu'il s'agit encore d'une œuvre au contenu frivole et à l'importance réduite.

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